Cher-es invité-es,
Cher-es membres de l’association Embellimur, Chères Meyrinoises, Chers Meyrinois,
Cher-es enfants, Mesdames, Messieurs,
C’est une joie de prendre part à ce moment d’inauguration, et de célébrer à vos côtés, l’ouverture de l’atelier Embellimur Meyrin.
Au nom des autorités communales, et particulièrement du Conseil municipal que je représente, je remercie l’association Embellimur d’avoir souhaité nous associer à cette célébration.
Vous voici à Meyrin, après Yverdon et Lausanne où vous avez déjà des ateliers, des espaces qui accueillent chacun un millier de personnes par semaine. Je me souviens qu’au moment de communiquer l’invitation de votre association au Conseil municipal, j’ai littéralement buggé sur cette statistique. Et pendant que ma bouche prononçait le chiffre 1000, ma tête faisait le calcul, se demandant comment une association qui colle des trucs aux murs pouvait accueillir 1000 personnes par semaine. Peut-être avait-on voulu dire 1000 par mois ou par année ?
Il fallait absolument tirer cela au clair. Je me suis promis de regarder de plus près de quoi Embellimur était réellement le nom. J’ai alors pris RDV avec Yann sans lui cacher ma curiosité, mon besoin de connaitre Embellimur, son histoire et ce qui l’habite, avant de pouvoir prendre la parole à sa cérémonie d’inauguration.
Lors de ma visite, accompagnée de la maire de Meyrin et d’une conseillère municipale, nous avons eu la chance de rencontrer le directeur et fondateur de l’association qui était présent ce jour-là. Les étoiles étaient simplement alignées pour me permettre de voir, toucher, gouter un petit bout de ciel. Impactant.
En fait, lorsqu’on vous décrit Embellimur, dans le flyer ou dans le journal Meyrin ensemble, par exemple, vous comprenez bien ce dont on parle. Mais ce qui est ainsi saisi, avec des chiffres, des noms, des catégories, est de loin pauvre par rapport au réel.
On vous parle de bénéficiaires dans le journal. Mais SVP, venez, entrez donc : où sont les bénéficiaires ?
On vous parle de thérapeutes, ce qui suppose l’existence d’une maladie, d’une pathologie : mais qui sont les patient-es ?
On parle aussi de personnes rencontrant des difficultés à travailler. Alors quel fantôme casse de la céramique pour embellir les murs ?
Il y a psychologue, ok. Mais où est donc la chaise longue ou le divan ?
On vous dit troubles psychiques : pardon, mais ici je ne vois que sourires, casseroles, fours et maniques.
J’ai d’ailleurs dégusté un bon repas et je souhaitais remercier le cuisinier pour son excellent travail. Cuisinier ? Euh… en fait… lui, c’est le psy.
Oui, effectivement, elles, ils sont bien là. Ces personnes que l’on nomme avec les étiquettes bien rodées : ergothérapeute, migrants, psychologue, migrante, spécialiste en mosaïque, personne à troubles psychiques, formateur d’adultes. Ils et elles étaient tous et toutes là, chacun et chacune à son affaire, la porte grande ouverte, tout le monde allant et venant dans un joyeux désordre. Et moi je n’y ai vu que du feu. Les frontières sont brouillées. Personne ne correspond plus à l’étiquette.
Saisissant !
Mesdames, Messieurs, des lieux comme Embellimur nous offrent un miroir ambivalent de la société : d’une part son existence signifie que des membres de notre société vont très mal, à cause des accidents de la vie, mais souvent aussi à cause de l’exclusion organisée et entretenue.
D’autre part, l’accueil qui est fait ici redonne l’espoir ; l’espace offert ici rallume l’envie. On déconstruit pour construire, au propre comme au figuré.
Si la société peut handicaper, elle a aussi le pouvoir de libérer, d’épanouir, de soigner, de réhabiliter, de redonner de la dignité.
Les accidents de la vie sont peut-être inévitables, l’exclusion est peut-être impossible à éradiquer, il reste néanmoins que c’est de notre devoir, en tant que collectivité responsable, de faire le nécessaire, de tout mettre en œuvre pour le bien-être de tous et toutes.
Meyrin, commune de 140 nationalités et plus, siège de nombreuses organisations internationales. Meyrin « the place to be », avait déclaré la conseillère fédérale Simonetta Sommaruga lors de sa visite en 2022. Meyrin, terre d’accueil, de construction et donc d’espérance comme l’indique la couleur verte de notre blason, Meyrin a besoin d’Embellimur, pour construire ensemble.
Alors Merci à Embellimur d’avoir choisi Meyrin.
Je remercie du fond du cœur, le fondateur de cette association, M. Laurent Vuilleumier, un homme touchant. Je remercie toute l’équipe professionnelle d’Embellimur dont l’engagement est immense. Je remercie les nombreuses et nombreux bénévoles qui donnent leur énergie à faire vivre ce lieu, les participants et participantes qui retrouvent vie ici et qui, en retour, mettent plein de vie dans cet espace. Vous êtes toutes et tous merveilleux, j’espère que vous le savez.
Merci aux institutions qui apportent un soutien financier à ce lieu
A vous tous et toutes venues célébrer ce lieu, un grand merci à vous au nom de la Ville de Meyrin.
Nous nous sentons reconnaissant-es et reconnaissants que vous ayez choisi notre commune. Et avec vous, nous aussi voulons être Embellimur !
Merci.
Esther Um
Présidente du Conseil municipal de Meyrin